La longue marche de Bernard Ollivier


08.08

La longue marche de Bernard Ollivier

Bernard Ollivier nous amène avec lui sur la route de la soie entre Istanbul et l’Iran, et tout cela à pied, dans des paysages fantastiques de beauté. A la rencontre de gens chaleureux et hospitaliers pour la plupart, mais aussi des dangers, la peur sur le chemin et une fin qui vous donne envie de lire le second tome (il y en a trois en tout)

Voilà une oeuvre (débutée avant 2001) qui prend de nos jours toute son acuité, elle nous montre des mondes éloignés de la fièvre intolérante qui nous entoure aujourd’hui, on y trouve l’accueil, l’hospitalité, la sympathie de peuples baignés dans la religion islamique à 10.000 lieues du fanatisme…
Cette oeuvre faite d’amour, d’empathie devrait être lue dans les écoles, mais bon, ce n’est que mon opinion on pourra dire qu’elle est un peu primaire, elle est juste sincère…

B.Ollivier se lance dans une aventure hors du commun, dans l’inconnu (un peu préparé car il a pris des attaches à Paris pour avoir quelques conseils et quelques adresses, et appris un minimum de mots en Turc qui l’aideront un peu, on s’en rendra compte à la lecture)..
Mais la question initiale pourrait être : pourquoi pars t’on sur des routes incertaines à soixante ans…?
—Dans sa vie à cette époque, et il le dit il a vécu un drame, une perte, de plus il semble qu’il se lance un défi : non je ne suis pas mort, j’existe encore…
Ce défi on peut se le lancer à tout âge, ainsi depuis trois ans je suis le voyage en solitaire en bateau d’un Niçois parti des côtes d’Afrique et bourlinguant sur celles d’Amérique du Sud et centrale. Ses motivations sont différentes à la base, mais le défi est présent, il est le même…
On peut se demander : n’a t’il pas un problème avec l’autorité ce bonhomme..? Mais non, il faut bien reconnaître que dans les pays où les salaires sont tres bas l’étranger est un portefeuille ambulant pour ces mini-tyrans, une bonne aubaine pour soutirer par l’intimidation et à la limite par la force un peu de cette « richesse occidentale »…Et ceci que ce soit en Turquie, en Iran ou au Turkmenistan où je suis rendu…Et à contrario, dans la population (à de rares exceptions) c’est l’accueil sympathique (on viendra souvent à sa rencontre lui proposer du thé ou une autre boisson ), l’hospitalité, la gentillesse, la curiosité vers ce qui est étranger et qui fera réver ceux qui ne peuvent quitter leur village et ne connaîtront jamais ce qu’il y a au delà des montagnes, au delà des rivieres qui bordent leur petit monde…
le manque d’empathie ce n’est pas le sentiment général que j’en ai, je peux me tromper mais au contraire j’ai trouvé qu’il aime partager des moments avec les gens sur la route et dans la journée, par contre c’est vrai que ce sont les personnes qui vont vers lui ou qui l’interpellent pour boire un thé (il a du en boire des centaines de litres… content )
c’est vrai aussi que les gens qui se précipitent chez l’habitant finissent par l’ennuyer il faut dire qu’il a à chaque fois énormément marché dans la journée, il est souvent épuisé et a besoin de dormir pour se lever tôt et affronter le soleil le plus tard possible, il privilégie plus sa marche.
Mais en effet il a tendance à ne pas aller vers les gens, je ne pense pas que ce soit dû au manque de connaissance de la langue, au contraire je trouve qu’il ne s’en sort pas trop mal car il apprend vite en peu de temps…
Lorsque l’on entreprend la lecture des trois tomes de la Longue Marche on est happé par le récit, le terme « se plonger » est approprié. Habitué à lire une dizaine de pages par soirée, avec cet auteur je devais me forcer à reposer le livre, abandonner Ollivier au bord de la route, dans un caravansérail ou dans une maison-hôte.
J’ai lu les deux premiers tomes, et je fais un break, de peur d’être usé par ses aventures au même titre que ses chaussures. Qui aurait crû que la succession d’évènements tels que : je me lève tôt, je marche, je m’arrête prendre un thé invité par des paysans, je remarche, je m’arrête pour manger il est midi, je sens la fatigue, je crains la Police, je reremarche, allez j’ajoute encore 15 kms au trajet du jour, bon la nuit arrive, je rencontre des gens, on m’invite, je mange, je raconte mon histoire aux locaux……etc..Oui qui aurait crû que ce genre de déroulement si répétitif aurait pu créer une sensation d’appétance..Une soif de lire en se disant : « que va t’il lui arriver » et pourtant il a marché sur des milliers de kilomètres…
—j’en serai incapable..peu de gens le feraient d’ailleurs, puis-je avancer sans risque de me tromper..Il faut être fou..? Inconscient des dangers..? Désespéré..? Sportif..? Ca oui il l’est, et avec une bonne santé à la soixantaine…C’est clair, il y a eu un élément déclencheur dans son engagement, un élément déclencheur c’est souvent l’étincelle des départs…Mais ensuite, quel courage, quelle obstination et quelle volonté pour refuser le stop, les bus, les camions qui s’arrêtent qui compatissent et veulent le prendre à bord…Ollivier c’est un pèlerin moderne, un croisé à la recherche du graal, ou un être obstiné et obtus..?
—et bien je ne sais pas…
gp-jia10

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