Le cyclone de Santiago de Cuba
(après le passage de Dean en 2007…)
Le cyclone de Santiago
Dispense sa traîne
sur les faubourgs de La Havane.
Sa grisaille recouvre comme un linceul
Les barrios aux toits plats
Effaçant les sourires
Dissimulés sous les plastiques,
Capuches éphémères
Ballotées par les vents.
En de grandes goulées
Le goudron assoiffé
Se nettoie de sa crasse.
Dans les rues fumantes de chaleur
Les habitants s’acheminent
Insouciants à la pluie,
Baignés dans la moiteur
De l’ultime tourmente.
Des cris d’enfants apeurés
Meublent les rares moments de silence
Entre deux hurlements d’ouragan
Et les prières des vieux mêlent Jésus, Yemaya
Et Fidel, tous aussi impuissants
Devant le déchainement
Des élèments naturels.
Sur les corps de mulâtres
Les rigoles de sueurs
Pactisent avec les ondées étouffantes.
Partout ce n’est que tôles
Qui volent, arbres arrachés,
Canalisation qui pètent sous
Le trop plein d’eau, l’apocalypse
Parcourt ses gammes sous les cieux caraïbes.
Enfin,
Le soleil triomphant, bannit tout souvenir
Du défunt évènement,
Seul s les dégâts attestent de cette plaie céleste
Alors que dans un ultime élan la solidarité
S’ébranle pour panser ces plaies…