Voici des faits dont la grande Histoire de France ne parle pas, normal me direz vous, à cette époque Nice n’appartenait pas à la France.
Au début du XVII° siecle, dix ans avant que Richelieu (celui là même qui fit le siège de la Rochelle) ne soit Cardinal et Ministre de Louis XIII, un duc de Savoie, Charles Emmanuel 1° va créer une institution qui scellera le destin commercial de Nice et participera à son développement : le port franc de Nice.
Charles-Emmanuel 1° fut un gouvernant novateur puisqu’il oeuvra utilement pour la ville en créant notamment : «l’insinuation notariée» qui permettait le dépôt légal de tous les actes passés dans toutes les communes du comté de Nice, sources indispensables des recherches historiennes futures. Il créa une banque à Nice, stipulant notamment que l’exercice des actes de banque ne pourrait être considéré comme une dérogation à l’état de noblesse. Mais surtout il créa également le Sénat de Nice.
Il avait ainsi mis en place la création du port franc de Nice qui fut institué le 22 Janvier 1612. Il concernait : la plage de Nice (notamment à Saint-Lambert à l’ouest du château) et de Villefranche (le port Olive) et un peu plus tard celle de Saint-Hospice.
Cela signifiait la libre entrée des marchandises, mais également le droit d’asile aux gens de mer et négociants quelles que soient leur origine et leur religion. Les bannis d’autres états pouvaient s’y réfugier, seuls étaient interdits les meurtriers, les voleurs,les faux-monnayeurs, les coupables de lèse majesté.
Les douanes étaient repoussées au delà des Alpes, le comté de Nice devenant un territoire au régime d’exception. Ainsi tous les magasins qui avaient été construits auprès des trois plages ci-dessus reçoivent les marchandises des bateaux en toute franchise de droits…
Les pays qui livraient Nice étaient notamment : Naples, la Sardaigne, l’Espagne, l’Angleterre et la Hollande. La France livrait tres peu à Nice.
Voici une liste non exhaustive des produits livrés : en tête les huiles d’olive, les viandes fraîches ou salées, les vins, les agrumes, les fruits secs (figues, amandes),les eaux de fleurs et les essences de citron,les anchois et les poissons en conserve, le fustet (aussi appelé arbre à perruque, sert pour les teintures), bois de construction, marbres, verrerie, draps, couvertures, savon, papier etc…
Grâce au port-franc Nice pourra réparer les ruines du XVI° siècle et progresser. Ce droit de port-franc ne sera résilié qu’en 1853 par Cavour, cette disparition sera une des raisons du rattachement du comté à la France.
Sources : sur ce sujet voir les écrits de Edouard Beri en 1924.