Des rives…
Je suis ce vieux gréement déchiré, drossé par les vents, qui exhibe ses cicatrices sinistres comme pavillons sur sa coque défoncée, et dérive orphelin de ses ancres rouillées, détaché des bouées protectrices.
Je n’irai plus au delà des côtes aquitaines, vers les pays de pirates, de barbus galiciens séniles et méprisants. Je serai oublieux des fruits exotiques, des mélanges incongrus et des chaleurs humides. Mes vieux os s’exaspèrent à faire flotter la structure, vertèbres éphémères, volonté sans gouvernail, je dérive et me cabosse au hasard des corps morts qui flottent à la surface.