« Soy Cuba » film

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Bizarrement, mais non en fait, le plus beau film sur Cuba n’a pas été réalisé par un cubain, et là vous entrez un peu dans mon jardin secret, puisque vous avez eu la patience de garder le silence à part quelques unes d’entre vous (humour), je vais vous remettre une clef. prenez la peine de voir :« Soy Cuba » réalisé par Mikhaïl Kalatozov en 1963 et sorti l’année suivante, les plus jeunes d’entre nous se souviendront peut être de « Quand passent les cigognes » un des plus beaux films qui m’ait été donné de voir, avec « La Bible » « Citizen Kane » et « Spartacus », et bien c’est Kalatozov qui avait fait « Quand passent les cigognes ». « Soy Cuba » devait être un film de propagande, tourné avec l’aide l’ICAIC avec une supervison de Fidel et du Che il devait guider la jeunesse à la suite des revolutionnaires, et bien ce fut un film d’une splendide esthetique qui consacra l’art de l’utilisation de la camera de son realisateur (lequel utilisa une toute nouvelle caméra :Eclair). Le film fut boudé par tout le monde et les cubains en tête, Scorcese lui redonna une nouvelle vie un peu comme Ry Cooder avec le Buena Vista Social Club (sacrés americains).
Au tout debut une voix d’une cubaine (une vraie cubaine là, vu l’accent on ne peut se tromper), chaude, sensuelle dit un poème sur son île, c’est un moment sublime et brutalement on se retrouve sur le toit d’un hotel de la Havane, le Tropicana avec ce qui était sensé être de riches americains, en fait les acteurs sont des sovietiques en majorité. C’est une peinture de la société americaine profitant de la vie à Cuba mêlant consommation, soif de plaisirs et proxénetisme.  Cependant nous ne voyons que gens heureux et les prostituées ne semblent pas souffrir de leur condition. En fait le realisateur s’est fait pieger par son lyrisme, il a préféré la carte de l’esthetisme et gommé les effets désirés. On est scotché par les prouesses de la caméra notamment la scène de la piscine, les jeux de lumière et d’ombres proches des Cocteau cineaste ou Picasso.
A voir les scènes du début, la conduite du cercueil de l’étudiant martyr dans les rues de la Havane tournée au niveau des toits et le clin d’oeil final au film Spartacus sorti en 1960. Mais je n’en dit pas plus pour pas me faire gronder, bon film bonjour
Ah oui j’oubliais Miguel Barnet a participé à la realisation du film (il était à l’ICAIC également à son travail d’écrivain)…

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War dogs de Todd Phillips

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Synopsis
Pendant la guerre d’Irak, deux copains âgés d’une vingtaine d’années et vivant à Miami profitent d’un dispositif du gouvernement fédéral totalement méconnu, permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d’offres de l’armée américaine. Si leurs débuts sont modestes, ils ne tardent pas à empocher de grosses sommes d’argent et à mener la grande vie. Mais les deux amis sont totalement dépassés par les événements lorsqu’ils décrochent un contrat de 300 millions de dollars destiné à armer les soldats afghans. Car, pour honorer leurs obligations, ils doivent entrer en contact avec des individus très peu recommandables… dont certains font partie du gouvernement américain…

Un film qui une fois terminé vous laisse une impression de bien-être, un petit bijou, un film de guerre sans la guerre, bourré d’humour à un rythme soutenu, pas un dialogue de trop, sûr qu’il vous plaira…L’histoire de deux copains de collège qui se lancent dans les affaires avec l’état Americain pour fournir la Police et l’armée afghanne en armes au sortir de la guerre contre Saddam, beaucoup de culot au risque de se retrouver avec un pistolet sur la tempe dans une ruelle d’Albanie ou de tomber en panne d’essence dans le secteur de Faloudja

Le film est de Todd Phillips, présenté au Festival américain de Deauville….

 

 

 

 

 

 

« Retour à Ithaque » de Laurent Cantet

 

cinq adultes se retrouvent seize ans plus tard, ce sont des amis d’enfance, chacun a suivi le cours de sa vie, et du coucher du soleil au lever du jour ils vont faire le point sur leur existence. Le lieu de leur rencontre n’est pas anodin : une terrasse sur les toits de La Havane près du Malecon, les terrasses le soir ce sont des lieux de vie, on y entend la ville avant que les gens ne dorment. Tout le film est baigné dans l’amitié et l’amour mais ce n’est pas de la guimauve, on y dit ses verités que cela plaise ou non et comme toujours à Cuba le doux se melange à l’amer, le salé au sucré, l’enfer au paradis.

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Il y a Tania, elle est médecin ophtalmo et ne peut vivre de son salaire, c’est l’égérie du groupe, tout le monde a été amoureux d’elle, ses deux fils sont en exil et elle en souffre. Il y a Rafa, c’est le prieto (le black) de la bande, le plus pauvre, celui qui les invite chez lui et c’est sa mère qui fait la cuisine traditionnelle avec les yuccas, les fijoles et les tostones etc…Il y a Eddy (Perrugoria), c’est le play boy de la bande (attendez vous à une surprise sur son look pour ceux qui le connaissent) c’est celui qui a réussi mais au prix de combien de compromis, de bassesses…? Il y a Aldo, le peintre raté dont la carrière a été brisée par le regime, mais qui est resté dans l’île et il y a Amadeo, celui qui est parti il y a 16 ans et qui revenu est à l’origine du regroupement de la bande, Amadeo porte un lourd secret, on le connaîtra et ainsi ses amis comprendront les raisons de son départ. Beaucoup d’amour, beaucoup d’amertume dans ce film dont Padura a écrit le scénario, Padura que l’on retrouve dans les personnages inspirés de son livre « le palmier et l’étoile », alors oui il y a des longueurs, oui il vaut mieux connaitre l’histoire de Cuba, oui il vaut mieux connaître les rouages du regime et de la vie sur place, mais quel beau marche-pied pour connaître l’âme cubaine…Je me suis régalé malgré la longueur  de ce huis clos théatral… 😀  je vous le conseille amicalement « y como no..? »

« l’attente » de Piero Massina

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un film que je verrai surement : « l’attente » de Piero Massina, du tres tres bon Binoche à coup sur coeur coeur coeur

Le cadre : une belle villa en Sicile (cela promet de belles images), Anna (Juliette Binoche) est en deuil, elle vit seule, juste un serviteur, Pietro. C’est alors qu’arrive Jeanne (Lou de Laâge) la petite amie de son fils  Giuseppe, il l’avait invitée à passer des vacances mais Jeanne n’a plus de nouvelles de lui. Anna n’avait pas connaissance de cette relation, il devrait revenir pour Pâques, enfin c’est ce qu’elle dit à Jeanne……..

—le film ne passe que dans une salle à Nice à l’autre boiut de la ville, la pub sur le film est mi_chèvre mi-chou…Pas tres bonne sur le jeune réalisateur Piero Massina (élève de Paolo Sorrentino) mais par contre positive quand au jeu de Juliette Binoche…
Je vais quand même persister pour Binoche, mais je suis pas loin de basculer vers le dernier Bacri « la vie trés privée de Monsieur Sim)…

Vu cette après midi ( 4 spectateurs, la Force n’était pas avec nous), splendide et bouleversant.

La critique a eu la dent dure, je trouve cela excessif, il y a des choses tres belles dans ce premier film d’un jeune réalisateur, je ne partage pas ces critiques liées à la lenteur, à la mise en place convenue du drame, au jeu étriqué de Lou de Laâge et jusqu’aux tics de Binoche, saccager un film est bien plus facile que de créer, et je persiste à dire que c’est un beau film qui vaut la peine d’être vu, peut être à une autre période qu’à celle de fêtes… intense reflexion