Luz, ou le temps sauvage

Elsa Osorio, née en 1952

 

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auteure de Luz ou le temps sauvage

Le temps sauvage, celui de la dictature en Argentine, dans les années 70, sauvage ou barbare, le temps de la peur, celui de l’horreur. L’histoire oscille entre 1976 et 1998, l’âge de Luz dans ces 115 premières pages que je dissèque à un rythme beaucoup trop long à mon goût car le style de l’auteur ne lambine pas, lui, dans ce beau roman, beau et cruel, celui d’une jeune femme en recherche de paternité.
Luz rencontre Carlos à Madrid afin d’en savoir plus sur ses parents qui ont connu la dictature argentine, époque de tortures, d’enlèvements, d’assassinats. D’emblèe on comprend que ses parents n’étaient pas du côté des bourreaux, qu’elle même alors qu’elle n’était pas encore née était l’enjeu de l’enlèvement d’un futur enfant, geste qui l’obligera des années plus tard à reconstituer le puzzle.
Et cette reconstitution semble avoir été possible grâce à  Miriam une prostituée rangée des affaires, maquée à un sous-fifre de la junte militaire, une espèce de monstre qui l’idolâtre et qui lui fait peur en même temps par sa brutalité et par ses sautes d’humeurs. Miriam grâce à Luz-Lili ouvrira petit à petit les yeux sur la réalité du monde qui l’entoure et dans lequel elle vit, un monde où on se permet de prendre les enfants des mères détenues, pour des vrais ou fausses raisons politiques, dans un temps où la sauvagerie est de retour…

A suivre…

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Le neveu d’Amérique de Luis Sepulveda

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Une approche du livre :

Sepulveda nous invite à le suivre dans son autobiographie, une démarche qui ignore la lourdeur habituelle du genre, son style est clair, épuré, et va droit au but, il trace les grandes lignes de son parcours de vie qui nous mène dans un premier temps de son choix politique à son incarcération à Temuco, la prison la plus dure du pays. Il trace entre autre le portrait d’un de ses tortionnaires qui à contre jour révèle la force de son engagement personnel. J’apprécie cette lecture, l’écrivain me plait et surtout sa maîtrise, car en peu de phrases il décrit avec force une situation, un personnage, sans omettre une certaine poésie teintée de nostalgie pour ses compagnons d’infortune…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Les tortures et supplices au Moyen âge» de Thierry Jigourel

 

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Acheté lors de ma dernière visite à l’abbaye de Silvacane : »Les tortures et supplices au Moyen âge» de Thierry Jigourel chez «Ouest France», un petit bouquin qui remet en mémoire les délices des atrocités produites «légalement» au cours de notre histoire, de la crucifixion matinée ou non d’empalement, de la décapitation au bucher des sorcières, du supplice de la cage cher à Louis XI à celui de la chaise pivotante des tortures de l’inquisition espagnole, de la machine à écraser les os de la tête et de la face au supplice de la roue adoré des romains, du taureau de Phalaris des grecs aux ordalies par le feu, le duel , le fer rouge, l’eau bouillante, l’eau froide(le corps lié est plongé dans une froide rivière, s’il coule à pic c’est qu’il est innocent, s’il flotte il est coupable et mis à mort, d’un côté comme de l’autre la mort, mais l’une est innocente), de la bastonnade, la mutilation des mains, des oreilles, de la langue, des seins, du sexe, etc etc…de l’écorchage à vif à la guillotine révolutionnaire adorée par Robespierre dont nombre d’hommes politiques se réfèrent de nos jours alors qu’il n’a rien eu à envier sur le plan de l’assassinat de masse à Lénine, Staline ou Hitler…Je ne vais pas tous vous les citer mais ces horreurs n’ont rien à envier à celles que nous vivons de nos jours, ah oui juste une info : le bourreau ne portait pas de masque comme ceux que l’on voit au cinéma…

 

« Aucun homme n’est une île » de Christophe Lambert

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Résumé :
Avril 1961. Le président Kennedy retient in extremis le débarquement des troupes antirévolutionnaires à Cuba : le fiasco de la baie des Cochons n’aura pas lieu. Quelques mois plus tard, mieux préparés militairement, les Américains parviennent à envahir l’île et à renverser le régime castriste. Le Lider Maximo et ses troupes se retranchent dans les montagnes imprenables de l’Escambray, et la guérilla reprend.
Ernest Hemingway, qui ne s’est pas suicidé au cours de l’été 1961, voit là une occasion unique de réaliser le scoop de sa vie : une interview de Castro et Guevara in situ. Accompagné par un faux photographe / véritable garde-chiourme de la CIA, cigare entre les dents et fusil en bandoulière, l’auteur de « Pour qui sonne le glas » reprend les sentiers de la guerre…

Christophe Lambert, né en 1969 à Châtenay-Malabry

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« Malaise dans la démocratie »de Jean Pierre Le Goff

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Jean Pierre Le Goff, Philosophe, sociologue, né en 1949, ancien anarcho-situationniste qui revisite la gauche actuelle héritière de Mai 68. Ne pas confondre avec l’Historien Jacques Le Goff.

J’ai personnellement découvert cet auteur grâce à son dernier ouvrage : « Malaise dans la démocratie » chez Stock

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4° de couverture :
« Les bouleversements qui se sont produits des années 1960 à aujourd’hui et la « révolution culturelle » qui les a accompagnés ont entraîné des fractures dans les pays démocratiques révélant des conceptions contradictoires du rapport au travail, de l’éducation, de la culture et de la religion.
Ce livre met en lumière les postures et les faux semblants d’un conformisme individualiste qui vit à l’abri de l’épreuve du réel et de l’histoire, tout en s’affirmant comme l’incarnation de la modernité et du progrès. Il montre comment une nouvelle conception de la condition humaine s’est diffusée en douceur à travers un courant moderniste de l’éducation, du management, de l’animation festive et culturelle, tout autant que par les thérapies comportementalistes, le néo-bouddhisme et l’écologisme. Une « bulle » angélique s’est ainsi construite tandis que la violence du monde frappe à notre porte.
Faute d’affronter ces questions, les démocraties se condamnent à demeurer aveugles sur leurs propres faiblesses internes qui les désarment face aux nouveaux désordres du monde et aux ennemis qui veulent les détruire. Camus disait : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. » Cet impératif est plus que jamais d’actualité. »

quelques ouvrages notables :
Mai 68. L’héritage impossible, Paris, La Découverte, 1998 réédité en 2002 et 2006
La France morcelée, Paris, Gallimard, 2008
La Gauche à l’épreuve 1968-2011, Perrin, 2011
La Fin du village. Une histoire française, Paris, Gallimard, 2012

une critique de Libération lui reprochant : « une vision sinistre de l’individu moderne, décérébré, découragé et désabusé par sa propre émancipation »

voir ici

J’avoue que ce que j’ai pu lire de ses idées correspond à ce que je pense, mais cela demande une lecture critique de »Malaise dans la démocratie »

 

idées directrices :

«Une nouvelle conception du monde et de la condition humaine s’est diffusée en douceur à travers tout un courant moderniste de l’éducation, du management, de l’animation festive et culturelle tout autant que par l’écologie fondamentaliste, les thérapies en tous genre et les nouvelles formes de religiosité diffuse…»
interessant de rapprocher les problèmes que connait le mouvement écologiste de nos jours alors que la violence dans la société française connaît un paroxysme pratiquement inconnu depuis la guerre d’Algérie (crainte d’attentats)…

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— Le «gauchisme culturel» défini par : »un conformisme individualiste de masse se présentant sous les traits de l’anticonformisme, de la fête et de la rébellion qui vit à l’abri de l’épreuve du réel et de l’histoire tout en ayant tendance à se prendre pour le centre du monde. C’est tout un monde à part qui s’est créé et a accentué les fractures de la société en ignorant et en méprisant ceux qui n’entraient pas dans ce modèle».

A méditer…Penser de nouveaux rapports, trouver de nouvelles voies, éloignées des extrèmismes qui mènent à la violence, réintroduire l’altruisme, le respect des autres sans connotation religieuse,

-« Le développement de la production, de la consommation et des loisirs s’est accompagné d’un nouvel individualisme et d’une «révolution culturelle» qui ont divisé les pays démocratiques d’une manière qui ne ressemble guère aux conflits sociaux du passé»

Voilà une réflexion qui me rend optimiste sur la volonté de trouver une nouvelle voie pour sortir des conflits «à l’ancienne» gauche-droite, patronnat-ouvriers, syndiqués-non syndiqués, conflits qui mènent à une société bloquée, où la violence des rapports prime…
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«L’anthropologue américaine Margaret Mead [ —Le fossé des générations chez Denoël/Gonthier—]souligne que, dans un monde en mutation rapide,le passé et l’expérience des aînés ne paraissent plus pouvoir servir de référence pour éclairer l’avenir des jeunes générations. La transmission paraît rompue et cette rupture porte sur des points anthropologiques essentiels….»
Réfléxions sur l’après 68 dans les domaines de l’individualisme, l’éducation, le travail, les loisirs, la religion….

Les chapitres :
– Un individualisme de type nouveau
– Education : le grand chambardement
– Chômage et déshumanisation du travail
– La culture animée et festive : imaginaire et déculturation du nouveau monde
– De nouvelles formes de religiosité diffuse : développement personnel, néobouddhisme et écologie
– Conclusion : La « démocratie rêvée des anges »
Le Goff estime que le fossé entre les générations est plus profond de nos jours que celui qui s’était creusé entre les années 60-70. Pour lui le lien entre les générations a été rompu (entre les baby-boomers et les jeunes d’aujourd’hui), cependant selon lui ce n’est pas irrémédiable . Le Goff a été soixante huitard, selon lui  Mai 68 a un heritage impossible, les enfants des soixante huitards ont essayé d’en reprendre les idées, ils se sont érigés en « gardiens du temple », alors que pour Le Goff la « dynamique contestataire de Mai 68 » est morte depuis longtemps, ce que ne comprennent pas les soixante-huitards attardés et leurs descendants…
Il relève à l’inverse l’existence d’un « courant revenchard » qui considère les soixante huitards sont responsables de tous les maux qui existent de nos jours. »Mai 68 n’appartient à personne » selon Le Goff.

 

 

 

 

 

 

 

 

Trois tristes tigres de Guillermo Cabrera Infante

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Le mot de l’éditeur
Somme culturelle qui rassemble tous les types urbains de La Havane nocturne et dépravée, ce livre est avant tout le roman du langage. Les trois tigres des Tropiques pas si tristes sont, en fait, quatre comme nos Mousquetaires : Silvestre l’écrivain, Arsenio Cué l’acteur, Códac le photographe et Eribó le joueur de bongo, qui gravitent autour d’un personnage emblématique, Bustrófedon – que l’on ne perçoit pratiquement que comme une voix. Tous ces personnages évoluent dans le même monde : La Havane d’avant la Révolution, métropole nocturne, monde trouble, humide, torride, déliquescent, clos sur lui-même.

Le mien :

Faire connaissance avec Guillermo Cabrera Infante en écoutant un disque d’Omara Portuondo, et on est transporté loin, tres loin. Et si l’on choisit le passage» elle chantait des boléros» c’est l’accord complet entre musique (pas trop fort le son, j’ai dit le son pas le «son» ) et l’écrit.
On suit Codàc le photographe des chanteurs et théâtreux, qui hante les hotels et cabarets, tel le Las Vegas (devenu de nos jours cabaret de transformistes, eh oui Fidel a vieilli) punto

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Avant la Revolution le personnage de Cabrera Infante y écoutait les chanteuses de boléro. Ce passage que j’ai choisi en premier en souvenir du mois passé à Santiago à hanter la Casa de la Trova près de la Cathédrale m’a replongé dans ce que je cherchais à Cuba, ce retour dans le passé que les cubains vivent contraints et forcés, mais aussi souvent consentants car ce sont leurs racines,qu’ils entretiennent tant bien que mal, comme a su le demontrer Ry Cooder en ressussitant le Buena Vista Social Club (dire clou ça fait branché). Cabrera Infante avec ses personnages nous fait replonger dans cette époque, grâce à son verbiage,à la foultitude de ses mots et expressions, sa truculence, son rythme souvent trivial, imagé, asphyxiant, qui vous laisse tout juste respirer. Un zest de Gutierrez avant l’heure. pour émerger au delà de la Révolution, mais le mieux c’est que je mette un extrait, pour découvrir le Cuba profond, celuin que l’on trouve encore au fond des coeurs, à La Havane, à Santiago, mais aussi au fond des campagnes (avec les chants paisanos) comme à Melena del sur, province de Mayabeque,où en soirée le village avait organisé une fête de la chanson, des chansons que les cubains ont encore au fond des coeurs, malgré notre modernisme, celui qui parle à l’âme et qui est éternel, celui que l’on côtoie lorsque l’on ne cherche pas à juger, mais que l’on cherche, tout simplement.

l’extrait :
«C’est fini, place à la musique. Et sans musique, je veux dire, sans orchestre, sans accompagnateur, elle s’est mise à chanter une chanson inconnue, nouvelle, qui sortait de sa poitrine, de ses deux énormes mamelles, de sa bedaine bidonnante, de ce corps monstrueux, et elle m’a fait presque oublier l’histoire de la baleine qui chanta à l’opéra, parcequ’elle mettait quelque chose de plus qu’un sentiment faux, feint, sucré, sentimental dans sa chanson, sans aucune niaiserie sirupeuse, aucun sentiment commercialement fabriqué du feeling, mais un sentiment véritable et sa voix était douce, pâteuse, liquide, d’huile maintenant, une voix colloïdale qui s’écoulait de son corps comme le plasma de sa voix et soudain j’ai eu le frisson. Cela faisait longtemps que quelque chose ne me touchait ainsi et j’ai commencé à sourire à haute voix, parceque je venais de reconnaître la chanson, à rire aux éclats parce que c’était Nuit Blanche, et j’ai pensé, Agùstin Lara, tu n’as rien inventé, tu n’as rien composé, cette femme est entrain d’inventer ta chanson maintenant : viens demain, recueille-la, copie-la et donne-lui à nouveau ton nom : Nuit Blanche est en train de naître cette nuit.»

 

 

Un flibustier français dans la mer des Antilles de Jean Pierre Moreau

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« Pirates, commerçants, colonisateurs, ils sont un peu tout cela, les hommes qui s’embarquent à Dieppe, en 1618, sur quatre bateaux en direction des Antilles. Un voyage de plusieurs mois marqué par la maladie, la faim, la révolte, presque la mutinerie, les conduit en Martinique, puis jusqu’aux côtes de la Floride et du Mexique, avant un retour piteux à Dieppe. Ces aventures nous sont contées par un des participants resté anonyme et qui eût, tant pour son écriture que pour son témoignage, mérité la gloire.
Un livre exceptionnel, à la fois premier récit complet d’une expédition de pirates et plus ancien document connu sur la Martinique. »

Source : Persée.

hébergé dix mois par les indiens caraïbes il en décrit le mode de vie, les coutumes, les faits et gestes. Témoignage rare…Je vais voir à me le procurer chez Payot en poche…
Paru en Mars 2016…

 

 

 

 

 

«Mésaventures du Paradis, mélodie cubaine» d’Erik Orsenna

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A propos de «Mésaventures du Paradis, mélodie cubaine» :

D’Orsenna je n’avais rien lu, jusqu’à ce jour, je connaissais le personnage comme homme de télé et comme tout un chacun pour son emploi auprès de Mitterand. Son livre m’a interpellé, l’occasion de savoir ce qu’un descendant de cubains avait pu ressentir au cours de son voyage sur les traces de ses ancêtres. D’ancêtre, il s’agit de Gabriel, le père d’Augustino né en 1875, marié à une Havanaise. Gabriel était papetier (tiens, tiens ..?)et surtout, surtout, excusez moi de causer crûement, un frénétique «queutard» comme en parle un descendant de témoin qualifié de «la momie» :

«Les jambes lyonnaises, à peine débarquées, se sont mises à obéir au doigt de votre aïeul. A son doigt d’en bas. L’île a l’habitude. Depuis le XV° siècle, elle en a reçu, des frénétiques ! Mais, comme lui, rarement. Il n’arrêtait pas. Des femmes, encore des femmes ! La nuit, comme tout le monde, mais le matin, l’après-midi, au beau milieu d’une phrase, il s’enfuyait entre deux pages d’un contrat…»

Qui peut lui jeter la pierre lorsque l’on connaît la beauté des cubaines..? C’est ainsi que Erik Orsenna s’est retrouvé sur la piste de «très nombreux» cousins cubains, alors qu’il s’attendait à une lignée il se retrouvait avec des «cousins» pour lesquels il se pose la question :

«Peut on appeler «cousins des êtres humains nés d’une seule copulation..?»

Ainsi il rencontre Alvaro, Guide de la Révolution, l’occasion  de retrouver la grande histoire, celle de la Révolution Cubaine et surtout de la venue à La Havane de Sartre et Simone de Beauvoir, Alvaro fut leur chauffeur et le témoin  de leur rencontre avec le Che, mais là je n’en dirai pas plus…

Juste un voyage dans le temps des illusions…ponctué par des pannes d’électricité…(l’occasion de lire : «Ouragan sur le sucre» de Sartre..?)
Et ces questions de la foule au passage de Fidel :« Fidel, notre truie est stérile ; Fidel, comment faire quand un toit fuit..?  Fidel, est-ce socialiste, une femme infidèle..?»
Et Erik continue avec une cousine plongeuse, l’occasion de se poser des questions sur les lieux de pêche d’Hemingway et où se trouve la vraie marina..? personnellement j’y ai déjà répondu sur le fil «La Havane».
Puis c’est au tour du Pilote du Port dont le bateau est à quai, éternellement envasé dans le bloquéo, l’occasion de parler de la Santeria.
Puis la cousine, patronne d’un Paladar illégal, où Erik Orsenna redevient «touriste» (ce que tout étranger sera toujours aux yeux des cubains, un peu comme les corses des caraïbes).

Ce livre, enfin, est une plongée au coeur du Cuba que les années qui viennent feront oublier, est-ce un bien, est ce un mal, personnellement c’est le Cuba qui me manque, bien que ce soit aussi le Cuba de la souffrance pour ses habitants, le Cuba qui vous donne mauvaise conscience et qui m’a fait partir, car il y a un moment où voir souffrir les autres sa ns ne pouvoir rien faire devient intolérable, enfin, lorsque l’on réfléchit un minimum.D’où cette question sur le titre : «Mésaventures du Paradis» ou «Mésaventures de l’Enfer»..?
Je reprendrai bien de cet Orsenna aficionado de Alejo Carpenter et du Partage des Eaux comme il le dit lui-même.

sorti en 1996 on ne peut pas dire qu’il participe à la prise de conscience récente du fourvoiement castriste, il la précède et c’est cela qui m’a donné envie de le lire…

Mes saisons en enfer, cinq voyages cauchemardesques Martha Gellhorn

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Ce qu’en dit l’éditeur : 

Avec une qualité littéraire indéniable et une immense liberté de ton, Martha Gellhorn raconte, dans Mes saisons en enfers, ses pires épopées.
Premier voyage : en 1941, Martha Gellhorn est missionnée sur le front chinois entre Hong Kong et Canton par le magazine Collier’s pour couvrir la guerre sino-japonaise. Elle est accompagnée par un « compagnon réticent », qui n’est autre qu’Ernest Hemingway, avec qui elle était alors mariée. Ballottée de conférences en cérémonies officielles, dans un pays hostile et détrempé, elle rencontre aussi bien Tchang Kaï-Chek que Zhou Enlai.
Deuxième voyage : Martha Gellhorn se lance à la poursuite des U-Boots nazis dans les Caraïbes, passant d’île en île, dans une quête incessante du sous-marin ennemi.
Troisième voyage : il relate le lent naufrage d’un grand rêve — la traversée d’ouest en est de l’Afrique, le long de l’équateur. Périple tant espéré et tant idéalisé, qui sombre dans une terrible confrontation avec la dure réalité du terrain.
Quatrième voyage : Martha Gellhorn se rend à Moscou, dans la Russie soviétique, pour rencontrer Nadejda Mandelstam, la veuve du poète Ossip Mandelstam.
Cinquième voyage : Martha Gellhorn raconte l’un de ses nombreux séjours en Israël, et y disserte, avec esprit, sur la notion d’ennui — l’ennui chez soi, comme moteur au voyage, l’ennui en voyage, comme moteur pour rentrer chez soi.
Dans chacun de ces récits, Martha Gellhorn déploie, avec une joyeuse fureur et une écriture des plus toniques en même temps qu’élégante, toute l’ampleur de son humour noir, de son ironie désabusée, sans concession pour elle-même, ni pour la marche du monde.
Cet ouvrage est comme un flamboyant résumé d’une vie faite d’écriture, de voyages et de reportages. Pour le lecteur français, il sera une idéale introduction au travail d’un des plus éminents écrivains et reporters de guerre du vingtième siècle.

Ce que j’en dis :

Visiblement l’idée du roman ‘Mes saisons en enfer» était de dégouter definitivement toute personne désireuse d’entreprendre de longs voyages en lui narrant ce qu’il y a de plus pénible, désastreux dans certains voyages et les risques auxquels on s’expose en s’éloignant de son salon de lecture.
Et bien, je dirai quand à moi que ce but n’a pas été atteind. En effet dans chaque aventure contée dans le roman, j’ai trouvé des filons de bonheur, des descriptions à faire aimer l’humanité, suffisants à justifier même le pire des périples. Est ce dans l’écriture même de Martha Gellhorn, dans sa façon de raconter, dans le sujet lui même : les caraïbes en temps de guerre, la Chine avant Mao..? Ce côté sucré-salé d’aventures en elles mêmes absurdes, à la recherche de rencontres incongrues pour plaire aux lecteurs de Collier’s et gagner sa croûte : un sous marin nazi sous les tropiques du farniente, des soldats chinois qui entendent parler de la guerre sans la voir..?
Pourtant cette guerre a bien existé, des sous marins ont généré des naufragés, des villes chinoises ont été bombardées.
Martha Gellhorn a t’elle rencontré un sous marin ou non à l’image d’Hemingway, a t’elle secouru des naufragés..? Là je ne m’avancerai pas plus, mais si vous voulez combattre l’ennui, la solitude, alors n’hesitez pas, jettez vous sur «Mes saisons en enfer», aucune raison que vous soyez déçus, moi perso j’ai été touché-coulé…

 

 

 

 

« Du vin et du hachisch… » de Charles Baudelaire

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Publié en 1851 dans «le Messager de l’Assemblèe» «Du vin et du hachisch comparés comme moyens de multiplication de l’individualité deviendra la première partie des «Paradis artificiels» ainsi ce petit livre que l’on pourrait croire mineur fut l’ébauche d’une des principales oeuvres de ce poète. Ce le fut en ce qui concerne le hachisch, mais également en ce qui concerne le vin puisque «les fleurs du mal» lui furent en partie réservées.
Ainsi Baudelaire établit il une étude comparée que je vous laisse découvrir sans pouvoir m’empêcher d’apposer quelques extraits :
sur le hachisch :
«les hallucinations commencent. Les objets exterieurs prennent des apparences monstrueuses. Ils se révèlent à vous sous des formes inconnues jusque-là. Puis ils se déforment, se transforment, et enfin ils entrent dans votre être, ou bien vous entrez en eux. Les équivoques les plus singulières, les transpositions d’idées les plus inexplicables ont lieu. Les sons ont une couleur, les couleurs ont une musique…..»
« L’idée m’est venue de parler du vin et du hachisch dans le même article, parce qu’en effet il y a en eux quelque chose de commun : le développement poétique excessif de l’homme.»
«Le vin exalte la volonté, le haschiisch l’annihile. Le vin est support physique, le haschich est une arme pour le suicide. Le vin rend bon et sociable. Le haschisch est isolant. ……Le vin est utile, il produit des résultats fructifiants. Le haschich est inutile et dangereux.»
«S’il existait un gouvernement qui eût intérêt à corrompre ses gouvernés, il n’aurait qu’à encourager l’usage du haschisch»…

— 1848. Le 24 Février, Baudelaire est sur les barricades.
— 1851. Il fait publier «Du vin et du hachisch…..»